

Drogue: deux hommes dont un policier belge tués dans une course-poursuite en Moselle
Une course-poursuite liée au trafic de drogues a fait deux morts, un policier belge et le conducteur d'un véhicule en fuite percutés par une autre voiture, dans la nuit de mardi à mercredi sur une route à hauteur d'Angevillers en Moselle.
L'accident s'est produit mardi soir vers 22H45: le véhicule poursuivi par la police belge, soupçonné d'être un "go-fast", s'est arrêté sur la route deux fois deux voies et ses deux occupants en sont sortis en courant, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Un policier belge a poursuivi à pied le conducteur du véhicule incriminé, traversant la route. Tous deux sont décédés, percutés par un "véhicule tiers", tandis que l'autre occupant de la voiture poursuivie a été arrêté et placé en garde à vue, a précisé le procureur de la République de Thionville Brice Partouche dans un communiqué.
Plus tôt dans la soirée, la voiture que les autorités belges soupçonnaient d'être un "go-fast" - une méthode utilisée par les trafiquants pour le transport des stupéfiants, qui consiste à rouler à très grande vitesse pour éviter les contrôles de police - s'était rendue coupable d'un refus d'obtempérer en territoire belge, sur l'axe autoroutier Bruxelles-Luxembourg.
- Fuite à pied -
Deux hommes se trouvaient dans l'habitacle. Ils se sont "débarrassés de produits stupéfiants au cours de la poursuite, en territoire belge", selon le procureur. La drogue a été récupérée par la police belge et remise aux enquêteurs français.
Deux véhicules de la police belge ont ensuite poursuivi la voiture en France, jusqu'à la commune d'Angevillers, située à une quarantaine de kilomètres de la frontière.
C'est ici que "le véhicule poursuivi se serait arrêté volontairement et brusquement sur la chaussée", explique M. Partouche.
Les occupants de la voiture poursuivie ont alors pris la fuite à pied, "le conducteur en traversant les voies, le passager en restant sur le bord de la route".
L'un des policiers belges s'est alors lancé à la poursuite du conducteur en fuite, et les deux hommes ont été "percutés par un véhicule tiers" appartenant "à un particulier". Ils sont "décédés sur place des suites de ce choc".
Le policier tué était âgé de 35 ans et père de deux enfants. Il travaillait comme agent de la police de la route de la province belge de Luxembourg (sud), a indiqué une source policière à l'AFP.
Le passager du véhicule a lui été "interpellé et placé en garde à vue pour complicité de refus d'obtempérer aggravé par la mise en danger délibéré, trafic de produits stupéfiants", selon M. Partouche.
Le conducteur du véhicule ayant percuté les deux victimes "a été placé en garde à vue pour homicides involontaires afin de procéder aux investigations d'usage en cette matière". La mesure a été levée à son encontre dans la matinée.
Les policiers belges ont aussi été entendus "sur les conditions de la poursuite".
- Renforcement des contrôles -
"Hier soir, un policier belge a perdu la vie en service lors d'une opération contre le trafic de drogue", a écrit sur X mercredi matin le ministre belge de l'Intérieur Bernard Quintin, adressant ses "pensées pour sa famille, ses collègues, ses proches".
Le gouvernement belge a érigé en priorité la lutte contre la criminalité organisée, mais les syndicats de police dénoncent régulièrement un manque de moyens.
La semaine dernière, M. Quintin avait annoncé un renforcement des contrôles sur les grands axes dans les zones frontalières, afin de lutter contre l'immigration clandestine mais aussi le trafic de drogue dont la Belgique est une des plaques tournantes européennes.
L'enquête sur l'accident de mardi soir, confiée à la section de recherches de Metz et à la brigade de recherches de Thionville, devra notamment permettre, selon Brice Partouche, "l'identification du conducteur du véhicule poursuivi et décédé", mais aussi vérifier "les conditions légales de la poursuite par des policiers belges sur le territoire français" ainsi que les circonstances exactes de l'accident.
Les autorités belges et françaises sont amenées à coopérer régulièrement d'un côté ou de l'autre de la frontière, qu'elles peuvent franchir dans le cadre de la poursuite de malfaiteurs.
P.Ponce--ECdLR