El Comercio De La República - La Chine taxera les importations de cognac français à partir de samedi

Lima -
La Chine taxera les importations de cognac français à partir de samedi
La Chine taxera les importations de cognac français à partir de samedi / Photo: ROMAIN PERROCHEAU - AFP/Archives

La Chine taxera les importations de cognac français à partir de samedi

La Chine exigera à partir de samedi une augmentation du prix du brandy européen, sous peine d'imposer des taxes antidumping pouvant atteindre 34%, signant l'échec de longues négociations avec Paris à l'approche d'un sommet stratégique UE-Chine.

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Pékin a débuté l'an dernier une enquête antidumping sur les importations de brandy européen, une riposte à la procédure européenne visant les subventions d'État chinoises dont bénéficient les véhicules électriques fabriqués en Chine.

Des restrictions avaient dans la foulée étaient imposées aux importateurs, tenus de déposer une caution auprès des douanes chinoises.

Ces mesures ont porté un coup sévère à l'ensemble de la filière cognac française, qui affirme perdre 50 millions d'euros par mois.

Après des mois de négociations, le ministère chinois du Commerce a publié vendredi une liste de 34 producteurs de brandys s'étant accordés sur une hausse des prix.

Plusieurs producteurs de cognac, dont les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, vont donc échapper aux taxes annoncées par la Chine. Une issue "moins défavorable", selon le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), qui ne chiffre pas ces tarifs négociés.

Les autres producteurs, ou ceux qui ne respecteront pas ces prix, seront frappés d'une taxe allant de 27,7% à 24,9% à partir du 5 juillet, précise le communiqué.

"L'autorité chargée de l'enquête a finalement conclu qu'il y avait dumping sur le brandy importé de l'UE", affirme le ministère.

Celui-ci porte un "préjudice substantiel à l'industrie chinoise du brandy", ajoute-t-il.

Le communiqué ne précise pas le montant de la hausse des nouveaux prix.

Mais la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux avait indiqué début juin que les négociations en cours portaient sur une hausse de prix de 12 à 16% pour ces alcools.

- Entretiens tendus -

La France avait multiplié les efforts ces derniers mois pour faire lever l'intégralité de ces restrictions, les jugeant injustifiées.

La présidente de l'Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet, en visite en Chine la semaine dernière, avait dit espérer une levée "dans les jours qui viennent" de l'ensemble des restrictions chinoises ciblant le cognac et l'armagnac.

L'annonce intervient au moment où le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a enchaîné les entretiens tendus avec ses homologues lors d'une tournée en Europe cette semaine.

Elle sera probablement au coeur des discussions entre Wang Yi et son homologue français, Jean-Noël Barrot, ainsi qu'avec le président français Emmanuel Macron, prévues vendredi après-midi à Paris.

La deuxième économie mondiale est un marché majeur pour le cognac français, avec des exportations atteignant 1,4 milliard d'euros par an.

Mais les choses se sont envenimées lorsque l'UE a imposé en octobre dernier des taxes supplémentaires à l'importation pouvant aller jusqu'à 35% sur les véhicules électriques chinois.

Pékin a ensuite déposé une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce, qui a indiqué en avril qu'elle mettrait en place un groupe d'experts pour évaluer la décision européenne.

La Chine et l'UE doivent tenir un sommet ce mois-ci à Pékin pour marquer le 50e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques.

Mais plusieurs dossiers épineux ont terni leur relation ces dernières mois, dont le soutien de Pékin à son allié russe et les questions commerciales.

La Chine mène "des cyber-attaques, interfère dans nos démocraties et pratique un commerce déloyal. Ces actions nuisent à la sécurité et à l'emploi en Europe", a affirmé mercredi Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne

Le média Bloomberg News a rapporté vendredi, citant des sources anonymes, que les autorités chinoises envisageaient d'annuler la deuxième journée du sommet, signe de tensions entre Bruxelles et Pékin.

C.Herrera--ECdLR