Et le gagnant est... C'est parti pour la finale de l'Eurovision
Des dizaines de millions de téléspectateurs partout dans le monde vont pouvoir choisir entre les 26 concurrents qui restent en lice au concours de l'Eurovision de la chanson édition 2025, qui chantent l'amour du sauna, le regret d'un amour dilapidé, celui d'une maman disparue, la promesse d'une aube nouvelle après l'horreur ou une ode à la jouissance.
Le concours de la chanson, qui se tient à Bâle en Suisse, a 69 ans et c'est le plus grand télécrochet du monde. Musique, kitsch, compétition, mur LED haute définition et beaucoup de pyrotechnie se disputent l'attention et les votes de quelque 160 millions de téléspectateurs en Europe et au-delà.
Premier concurrent sur la scène devant une Sankt Jakobshalle chauffée à blanc: le Norvégien Kyle Alessandro, qui chante "Lighter" (briquet) dans une explosion de flammes, n'a guère de chances selon les statistiques des bookmakers.
La Luxembourgeoise Laura Thorn qui lui succède avec "la poupée monte le son" est une possible surprise.
Sur un ton léger, qui rappelle l'artiste française Lio et en français, la chanteuse dénonce le patriarcat en invoquant "Poupée de cire, poupée de son", écrit par Serge Gainsbourg et dont l'interprétation par France Gall avait donné la victoire au Luxembourg il y a 60 ans. Elle espère réitérer l'exploit.
- Et le vainqueur est... -
La Suède reste la favorite des parieurs avec l'ode du trio comique KAJ et son entêtant et entraînant "Bara Bada Bastu", qui évoque les joies d'un sauna.
En total contraste mais sur les talons du trio, le contre-ténor JJ a ébloui pour l'Autriche avec "Wasted Love" sur l'amour dilapidé, avec une interprétation mise en valeur par un noir et blanc de studio Harcourt.
Louane, pour la France, était sélectionnée d'office pour la finale, mais sa chanson "maman", hommage à sa mère disparue, intensément interprétée avec une scénographie toute en retenue symbolisant le temps qui passe dans un sablier, lui ont permis de se hisser à la troisième place des bookmakers.
L'Albanie sera la dernière à se produire avant une longue séquence qui mènera à l'annonce du résultat, la remise du trophée en cristal et une vie bouleversée.
Les concurrents seront départagés par des votes: celui du jury et celui séparé des téléspectateurs de chacun des 37 pays participants, avec un poids égal. S'y ajoute le vote des spectateurs du reste du monde.
"La course au vainqueur s'annonce serrée", dit Thomas Niedermeyer, le maître des votes de l'Eurovision.
- Unité calme et solidarité -
Le concours reste une grande fête populaire. Quelque 500.000 visiteurs sont venus pendant la semaine à Bâle, selon la ville suisse. Et si la Sankt Jakobshalle ne peut accueillir que 6.500 spectateurs, ils sont 36.000 à suivre la finale depuis le stade du FC Bâle de l'autre côté de la rue.
"Nous avons commencé tout ça avec l'espoir de rétablir un sentiment d'unité, de calme et de solidarité dans un monde compliqué", confie Martin Green, le patron du concours, les larmes aux yeux. "Je suis tout simplement bouche bée que (l'Eurovision) transmette un message aussi profond et magnifique au reste du monde".
Les organisateurs ont craint que la participation israélienne n'attire les foules que l'on a vu l'année dernière à Malmö marcher contre la guerre à Gaza, au moment où Israël intensifie son offensive dans le territoire palestinien.
Mais la mobilisation a été faible jusque-là. Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés samedi soir, mai la police leur a barré le passage. Un drapeau israélien et américain ont été brûlés.
- Espoir et désir-
Sur fond d'appels au boycott d'Israël à l'Eurovision, la chanteuse israélienne et survivante de l'attaque du 7-Octobre, Yuval Raphael a vu sa cote augmenter au fil des semaines et son interprétation de "New Day Will Rise" (Un jour nouveau se lèvera) lui a offert un ticket en finale.
La jeune femme de 24 ans qui a survécu en faisant la morte sous un tas de cadavres pendant le massacre perpétré par le Hamas, veut lancer un message universel "d'espoir et de solidarité".
La Finlandaise Erika Vikman, célèbre aussi la vie, mais à sa façon. Body de cuir clouté, cuissardes, chantant à tue-tête "Ich Komme" (je jouis), la chanteuse s'envole dans les airs sur un micro géant d'où jaillissent des gerbes d'étincelles.
C'est la seule dont le public a scandé "Erika, Erika, Erika" pendant les répétitions générales, reflétant l'enthousiasme grandissant pour celle qui a dû cacher des fesses que l'Eurovision ne saurait voir.
Et il y a le mystère qui devient une obsession pour les médias et les fans présents à Bâle: Céline Dion, qui souffre d'une grave maladie, participera-t-elle à la finale samedi, 37 ans après avoir remporté le prix? "Le Père Noël existe, et il faudra attendre et voir" ce qui va se passer, répond Martin Green, le patron du concours.
C.Campos--ECdLR