El Comercio De La República - Cannes: consécration pour Hafsia Herzi, western sous Covid pour Joaquin Phoenix

Lima -
Cannes: consécration pour Hafsia Herzi, western sous Covid pour Joaquin Phoenix
Cannes: consécration pour Hafsia Herzi, western sous Covid pour Joaquin Phoenix / Photo: Miguel MEDINA - AFP

Cannes: consécration pour Hafsia Herzi, western sous Covid pour Joaquin Phoenix

Actrice prisée devenue aussi réalisatrice, Hafsia Herzi a prouvé vendredi qu'il fallait compter pour de bon sur son talent de cinéaste en présentant en compétition à Cannes son troisième film, une romance LGBT très maîtrisée, avant de céder le tapis rouge à Joaquin Phoenix et Pedro Pascal.

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La Croisette a continué de briller en soirée avec les projections du premier film de cinéaste de l'Américaine Kristen Stewart, "The Chronology of Water", et du documentaire "Bono: Stories of Surrender" sur le chanteur de U2.

Celui-ci a posé sur les marches du Palais des Festivals en compagnie de militaires ukrainiens et de l'acteur et activiste américain Sean Penn, déclenchant des salves d'applaudissements dans le Grand Théâtre Lumière, où était présenté le film.

"Ce festival a commencé avec une chose en tête: c'était en 1939 (...) il a été créé pour combattre le fascisme. Il a fallu attendre 1946 mais il représente aujourd'hui la liberté", a lancé Bono après la projection.

"Et Sean est venu avec quelques amis des tranchées, de la ligne de front en Ukraine. (...) Je veux vous remercier car vous garantissez notre liberté."

Un rappel de l'un des conflits qui occupent les esprits à Cannes et sur lequel trois documentaires ont été présentés lors de la journée d'ouverture mardi.

Lauréate de deux César comme comédienne, la Française Hafsia Herzi peut elle rêver d'une Palme d'or en tant que réalisatrice avec "La Petite Dernière", qui suit le sinueux cheminement de Fatima, jeune femme d'origine algérienne écartelée entre sa famille, l'islam et son désir naissant pour les femmes.

"Banlieue, homosexualité, religion, j'avais vraiment envie de filmer tout ça avec normalité parce que c'est la vie", a expliqué à l'AFP la cinéaste de 38 ans, dont le film offre un lointain écho à "La vie d'Adèle", passion lesbienne réalisée par Abdellatif Kechiche (qui a révélé Hafsia Herzi en 2007 dans "La Graine et le Mulet") et Palme d'or 2013.

Pour son tout premier rôle, Nadia Melliti irradie en brossant une Fatima loin des clichés. A l'AFP, la femme de 23 ans dit avoir été touchée par la "quête d'émancipation" de son personnage.

- Trentenaires -

Le jury de Juliette Binoche, qui doit désigner le 24 mai le successeur d'"Anora" de Sean Baker, Palme d'or 2024, a aussi découvert "Eddington", néo-western très attendu avec un casting de luxe où figurent également Emma Stone et Austin Butler.

Le film, qui se veut un miroir satirique des Etats-Unis, marque lui aussi les premiers pas d'un nouveau venu dans la course à la Palme d'or: Ari Aster, chouchou du cinéma indépendant américain connu pour ses films de genre, de "Hérédité" à "Midsommar", découvre, à 38 ans, les honneurs de Cannes.

Après "Beau is Afraid", il retrouve Joaquin Phoenix ("Joker", "Gladiator", "Walk the line", "Her") et en fait le shérif d'Eddington, une bourgade du Nouveau-Mexique au bord de l'ébullition, en pleine pandémie de Covid.

Le résultat est un tableau de 02H27, roboratif, satirique et ultraviolent, d'une Amérique au bord de la rupture. Un western où les téléphones portables et les réseaux sociaux ont remplacé les colts.

Autre star, Kristen Stewart, 35 ans, actrice devenue célèbre grâce à la saga "Twilight", passe pour la première fois à la réalisation, adaptant l'histoire d'une jeune nageuse qui "grandit dans un environnement ravagé par la violence et l'alcool".

"Bono: Stories of Surrender", documentaire d'Andrew Dominik sur AppleTV+ le 30 mai, révèle lui "les histoires personnelles qui ont jalonné (son) parcours de fils, de père, de mari, de militant et de rockstar".

- Binoche signe pour Gaza -

En marge du festival, Juliette Binoche a confirmé vendredi à l'AFP avoir rejoint la liste des quelque 400 personnalités du monde du cinéma ayant signé en début de semaine une pétition pour dénoncer le "silence" sur le "génocide" à Gaza.

La présidente du jury ne l'avait pas signée dans un premier temps, préférant rendre hommage à Fatima Hassouna, photoreporter gazaouie tuée par un bombardement israélien le 16 avril, dans son discours de la cérémonie d'ouverture.

Selon Variety, Joaquin Phoenix et Pedro Pascal ont aussi ajouté leur nom à ce texte, comme le réalisateur mexicain Guillermo del Toro et l'acteur français Omar Sy.

Le cinéaste Jim Jarmusch et l'actrice Rooney Mara, tous deux américains, font également partie des nouveaux signataires de la lettre, publiée dans Libération et Variety mardi.

La liste initiale comprenait déjà plusieurs grands noms du cinéma (Ralph Fiennes, Richard Gere, Javier Bardem, Pedro Almodovar ou Susan Sarandon) et sa publication avait donné une coloration très politique à l'ouverture du festival.

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M.Chávez--ECdLR