El Comercio De La República - Canicule: records de température lundi, le "paroxysme" attendu mardi

Lima -
Canicule: records de température lundi, le "paroxysme" attendu mardi
Canicule: records de température lundi, le "paroxysme" attendu mardi / Photo: Julie SEBADELHA - AFP

Canicule: records de température lundi, le "paroxysme" attendu mardi

La France a connu lundi sa nuit puis sa journée les plus chaudes jamais enregistrées pour un mois de juin, mais doit s'attendre à un "paroxysme" de la canicule mardi, avec 16 départements basculant en vigilance rouge, essentiellement d'Ile-de-France et du Centre-Val de Loire.

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Déjà lundi, 84 départements sur les 96 métropolitains, soit 88% de la population, ont vécu la journée en vigilance canicule orange. Et 68 le resteront mardi en plus des rouges.

C'est une fin de mois de tous les records: pour la nuit de dimanche à lundi, la moyenne des températures relevées en 30 points représentatifs de métropole a atteint 20,2°C, dépassant le précédent record pour un mois de juin de 20,1°C --le 27 juin 2019--, selon des données provisoires de Météo-France; puis, en journée, avec 28°C, cette moyenne a aussi surpassé la valeur la plus haute jamais enregistrée un mois de juin, de 27,9°C.

Et mardi devrait surclasser ces records, pour "le paroxysme de cet épisode" caniculaire, a estimé Adrien Warnan, prévisionniste chez Météo-France, avec des pointes à 41 degrés attendues dans les régions en rouge et une nuit où les températures pourraient ne pas redescendre sous les 20 à 24°C en certains endroits, y compris dans les régions du nord.

Tous les départements de l'Ile-de-France, le Cher, le Loiret, l'Indre, le Loir-et-Cher, l'Indre-et-Loire, l'Aube, l'Yonne et la Vienne seront donc en rouge mardi à partir de midi.

La dernière vigilance de cette ampleur et de cette étendue pour la France remonte à août 2023. En Ile-de-France, c'est la première fois depuis cinq ans (7 au 12 août 2020).

Une baisse sensible des températures s'amorcera mercredi matin sur les régions proches de la Manche et la façade atlantique, prémices d'un probable rafraîchissement mercredi soir sur le bassin parisien, anticipe Météo-France.

"C'est l'horreur" pour les personnes âgées, s'émeut Christiane, une Lyonnaise de 84 ans, qui a pris l'air tôt lundi avant de se calfeutrer chez elle.

Exercer certains métiers relève du calvaire. "C'est comme si tu étais dans un sauna toute la journée, à la différence qu'on fait des efforts physiques en plus", souffle Mohamed Vicente, dans son kebab à Lyon.

- 200 écoles fermées -

"Une vague de chaleur, c'est plusieurs milliers de morts", avait averti dans la matinée Agnès Pannier-Runacher sur Sud Radio, exhortant les employeurs à protéger leurs salariés, avec notamment des horaires adaptés. Un décret renforçant les obligations des entreprises en cas de canicule sera publié mardi.

Quelque 200 écoles publiques, sur 45.000, ont été partiellement ou totalement fermées jusqu'à jeudi, comme à Strasbourg ou Tours, quand d'autres ont autorisé les parents à garder leurs enfants chez eux.

Cette 50e vague de chaleur nationale recensée depuis 1947, la 33e du XXIe siècle, s'inscrit dans un contexte de changement climatique qui augmente l'intensité et la fréquence des canicules.

Dimanche, deux mesures ont témoigné de son caractère inédit: la Méditerranée a connu sa température de surface la plus chaude pour un mois de juin, à 26,01°C en moyenne, selon le programme européen Copernicus. Et le Mont-Blanc, à 4.806 m d'altitude, "a dû enregistrer une température positive, à 1 ou 2°C", ce qui n'arrive, parfois, "qu'au coeur de l'été", explique à l'AFP Antoine Courteaud, prévisionniste et nivologue de Météo-France à Chamonix.

- Ozone -

Outre la santé, la canicule impacte l'environnement: 26 départements étaient lundi en vigilance sécheresse, et 10 au niveau de crise, déclenchant des restrictions importantes de l'utilisation de l'eau.

Une pollution de l'air par l'ozone s'installe par voie de conséquence, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes ou dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Des restrictions de circulation ont été décidées en Ile-de-France.

Face au réchauffement de la Garonne, qui assure son refroidissement, le seul réacteur actif de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) avait été mis à l'arrêt dimanche soir.

 

La cause de ce nouveau pic est un dôme de chaleur: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l'air en basses couches, empêchant l'entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.

M.Paredes--ECdLR