

Zelensky réclame à nouveau une rencontre avec Poutine, Moscou lui reproche son insistance
Volodymyr Zelensky a affirmé dimanche, le jour de la fête de l’indépendance de l'Ukraine, qu’une rencontre avec Vladimir Poutine constituait le moyen "le plus efficace pour avancer", alors que Moscou lui reproche son insistance à la réclamer "coûte que coûte", au moment où les efforts diplomatiques pour régler le conflit semblent s’enliser.
Invité à Kiev, le Premier ministre canadien Mark Carney à quant à lui mis en garde sur le fait que, selon lui, l'invasion russe de l'Ukraine "ne s'arrêtera pas là", si elle reste "sans réponse" des alliés de ce pays.
"Nous devons continuer à faire pression sur la Russie pour qu'elle mette fin à cette guerre, pour qu'elle y mette fin dans la dignité, avec une sécurité et une paix garanties. Cela n'est possible que grâce à la force combinée de tous ceux qui, dans le monde, veulent la paix et respectent le droit international. Le format des pourparlers entre dirigeants est le moyen le plus efficace d'aller de l'avant", a de son côté dit M. Zelensky pendant leur conférence de presse commune.
- "Ce n'est pas à la Russie de décider" -
Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait dénoncé la position du chef de l'Etat ukrainien qui, avait-il martelé, "s'entête, pose des conditions, réclame coûte que coûte" cette rencontre.
L'émissaire américain pour l'Ukraine Keith Kellogg était aussi dans la capitale ukrainienne dimanche où il a assisté aux célébrations du Jour de l'Indépendance et a été à cette occasion décoré.
Dans un entretien avec la chaîne de télévision NBC diffusée le même jour, le vice-président américain JD Vance a pour sa part jugé que les Russes avaient ces derniers temps fait d'"importantes concessions" sur l'Ukraine auprès de Donald Trump.
"Ils veulent en fait être flexibles sur certaines de leurs exigences fondamentales", a-t-il ajouté.
Chacun des belligérants tente de s'attirer les faveurs des Etats-Unis, désireux de mettre fin à trois ans de conflit en Ukraine, le président américain ayant rencontré Vladimir Poutine en Alaska le 15 août et Volodymyr Zelensky et ses alliés européens juste après.
"Ce n'est pas à la Russie de décider comment garantir la souveraineté, l'indépendance et la liberté de l'Ukraine à l'avenir. C'est le choix de l'Ukraine et les décisions des partenaires", a insisté Mark Carney devant les journalistes.
Il a d'ailleurs appelé dimanche à un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine, alors que M. Trump préfère un accord de paix direct entre ces deux pays pour mettre fin à la guerre.
- Sueur et sang -
"Nos troupes ont contre-attaqué avec succès et libéré de l'ennemi les villages de Mykhailivka, Zeleniï Gai et Volodymyrivka dans la région de Donetsk", situés non loin de la région centrale de Dnipropetrovsk, a-t-il annoncé sur Facebook.
Une femme de 47 ans a été tuée le matin même dans une frappe de drone russe dans cette même région, selon son gouverneur.
La Russie avait lancé 72 drones de type Shahed et divers leurres ainsi qu'un missile balistique, ont dit les forces aériennes ukrainiennes.
Ce Jour de l'Indépendance a un "goût de sueur et de sang", a à cet égard commenté auprès de l'AFP Dobriï, un médecin militaire, non loin du front est. "Je suis un patriote dans l'âme mais quand le Jour de l'Indépendance est devenu un jour de combat, le sentiment est un peu différent", a-t-il poursuivi.
Dimanche également, l'Ukraine et la Russie ont affirmé avoir chacune renvoyé chez eux 146 prisonniers de guerre et civils dans le cadre d'une série d'échanges qui restent l'un des rares domaines de coopération entre Kiev et Moscou.
- Appels à la paix "ignorés" -
Dans la nuit de samedi à dimanche, l'armée ukrainienne a procédé à une série d'attaques de drones sur le territoire russe, déclenchant des incendies sur le site d'une centrale nucléaire et dans un terminal pétrolier.
"Voici comment l'Ukraine réagit lorsque ses appels à la paix sont ignorés", avait proclamé le président Zelensky, illustrant l'enlisement des pourparlers.
L'un des drones "a explosé et endommagé un transformateur auxiliaire" de la centrale nucléaire située dans la région russe frontalière de Koursk, a annoncé son opérateur sur son compte Telegram. "Le niveau de radiation sur place (...) et dans les environs n'a pas changé et correspond aux niveaux normaux", selon la même source.
Sur les rives de la Baltique, des raids de drones ukrainiens ayant visé le port d'Oust-Louga ont provoqué un incendie dans un terminal pétrolier du groupe russe Novatek, a souligné le gouverneur régional Alexandre Drozdenko sur Telegram.
Une attaque que l'Ukraine a revendiquée.
L'armée ukrainienne a aussi assuré voir touché la raffinerie de pétrole de Syzran, à 800 km de la frontière, dans la région méridionale russe de Samara, déjà prise pour cible par le passé.
G.Reyes--ECdLR