

La vague de chaleur culmine, la fraîcheur arrive lentement par l'ouest
Les autorités ont renouvelé leurs appels à la prudence face à la vague de chaleur qui culmine samedi sur l'ensemble de la France, avec encore 16 départements placés en vigilance orange "canicule" avant un retour très progressif de la fraîcheur par l'ouest dans la soirée.
A 15H30 samedi, les maximales provisoires atteignaient 38°C à Saintes, 37°C à Niort et 35°C à Rennes, selon le dernier bulletin publié par Météo-France.
"Ce samedi après-midi constitue le pic de l'épisode sur une grande moitié sud-ouest du pays (Ile-de-France incluse)", souligne l'organisme de prévisions météorologiques.
"Un rafraîchissement s'amorce par l'ouest samedi soir, certains départements bretons et normands sortant de la vigilance orange à 22H, avec un vent tournant brusquement à l'ouest et soufflant jusqu'à 60/70 km/h en rafales à la côte", ajoute-t-il.
Sur la moitié est du pays, le pic de chaleur est attendu dimanche, avec 34°C à 37°C.
Dans ce contexte, le ministre de la Santé Yannick Neuder a insisté sur "les règles essentielles: ne pas s'exposer à la chaleur, particulièrement entre 11H du matin et 16H (...) se couvrir, mettre des chapeaux, des casquettes, de la crème".
Il a aussi appelé les Français à s'hydrater et à modérer leur consommation d'alcool, notamment dans le cadre de la Fête de la musique.
Un conseil de modération suivi par Christophe Pittet, qui participe au festival "Bordeaux fête le vin" organisé sur les quais de la Garonne. "On s'adapte à la chaleur, et puis on essaie de boire de l'eau de temps en temps. Parce que si on mélange le rouge avec la chaleur, je pense qu'on risque de tomber par terre", a-t-il déclaré à l'AFP.
Par précaution, divers événements sportifs ou culturels ont été annulés en raison de cette vague de chaleur, comme des spectacles qui devaient réunir des enfants à Nantes samedi après-midi ou un concert prévu pour la Fête de la musique dans la cour du palais de justice de Tours, où Météo-France a relevé 36°C.
La ministre chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a de son côté souligné sur X l'importance d'adapter les conditions de travail à ces fortes chaleurs, rappelant aux employeurs leur obligation légale de garantir la sécurité des salariés.
Selon Yannick Neuder, près de 3.700 décès liés à la canicule ont été recensés l'an dernier.
- Piscines et îlots de fraîcheur -
Plusieurs villes ont décidé de laisser ouverts des parcs et jardins toute la nuit jusqu'à la fin de cet épisode précoce de chaleur pour permettre aux habitants de se rafraîchir, à l'instar de Tours ou de Rennes.
Cette initiative a réjoui Michel Merejkowsky, 73 ans, libraire à la retraite, au jardin des Prébendes, au cœur de Tours. "Il faut penser aux gens qui sont logés sans confort, sans climatisation", dit le septuagénaire.
A Toulouse, la mairie a étendu les horaires d'ouverture de la piscine Nakache, un grand bassin ludique situé non loin du centre historique.
A Montpellier, sur une place du centre-ville, des dizaines d'enfants profitaient samedi d'un alignement de fontaines, îlot de fraîcheur inauguré en juin 2024 par la municipalité avec 70 jets accessibles sur 200 mètres de long. "J'y amène mes deux enfants de 8 et 5 ans. Nous vivons en appartement, sans climatisation, les enfants sont très vite énervés", explique Céline Cazalet, 38 ans.
Selon le maire Michaël Delafosse, ces aménagements permettent de réduire la température de 2 à 7°C.
- Risques d'incendie -
La chaleur renforce les risques de feux de forêt et un certain nombre de préfectures ont pris des décrets pour limiter la circulation dans les zones boisées, comme dans la Sarthe ou en Loire-Atlantique.
Dans la Vienne, la préfecture a interdit l'usage des feux d'artifice en ce week-end festif "pour prévenir tout risque d'incendie" avec une végétation très sèche.
Plusieurs départements avaient aussi émis des alertes concernant la pollution à l'ozone samedi, notamment en Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Occitanie.
EDF anticipe pour sa part de possibles baisses de production sur le site de la centrale nucléaire de Bugey (Ain) la semaine prochaine, en raison des températures élevées du Rhône, dont les eaux servent à refroidir l'installation.
C'est la 50e vague de chaleur recensée par Météo-France depuis 1947 et l'une des plus précoces.
"Vingt-cinq" épisodes de chaleur "ont été observés entre 1947 et 2010" puis "25 déjà entre 2011 et 2025", ce qui "montre bien l'accélération" de la fréquence sur fond de réchauffement climatique, a souligné Lauriane Batté, climatologue de Météo-France.
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P.Castillo--ECdLR