

Macron, Merz, Starmer, Tusk samedi à Kiev pour appeler Moscou à un cessez-le-feu "inconditionnel" de 30 jours
Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk seront samedi à Kiev pour afficher leur soutien à l'Ukraine et réclamer, de concert avec les États-Unis, un "cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours" à Moscou, au lendemain d'une démonstration de force diplomatique russe.
Cette visite des dirigeants français, allemand, britannique et polonais répond, symboliquement, aux commémorations en grande pompe des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie tenues vendredi sur la place Rouge, dans la capitale de la Russie, autour du président russe Vladimir Poutine et d'une vingtaine de dirigeants étrangers, dont le Chinois Xi Jinping.
"Nous continuerons d'accroître notre soutien à l'Ukraine. Nous intensifierons notre pression sur la machine de guerre russe jusqu’à ce que la Russie accepte un cessez-le-feu durable", préviennent-ils dans une déclaration conjointe.
A Kiev, le quatuor doit tenir, au côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky, une réunion virtuelle avec les autres dirigeants de la "coalition des volontaires", ces pays occidentaux, essentiellement européens, prêts à apporter des "garanties de sécurité" à l'Ukraine.
Ils informeront ainsi les autres pays des "progrès réalisés en vue d’une future coalition rassemblant des forces aériennes, terrestres et maritimes pour aider à régénérer les forces armées ukrainiennes après un éventuel accord de paix et pour renforcer la confiance en la paix future", selon leur déclaration.
Le président français et le Premier ministre britannique assurent le pilotage de cette coalition aux contours encore flous qui s'est déjà réunie à Paris et Londres ces derniers mois.
Emmanuel Macron, Keir Starmer et Friedrich Merz ont embarqué dans le même train en Pologne près de la frontière avec l’Ukraine et se sont retrouvés en tenue décontractée dans un wagon pour un échange à trois, ont constaté vendredi dans la soirée des journalistes de l’AFP.
Les Européens se rendent à Kiev forts de l'appel du président américain Donald Trump, qui a pressé jeudi la Russie d'accepter un "cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours". Il a menacé de nouvelles sanctions occidentales en cas d'échec.
Emmanuel Macron a affirmé vendredi souhaiter aboutir "dans les prochaines heures et les prochains jours" à un plan commun américano-européen de cessez-le-feu, assorti de nouvelles "sanctions économiques massives" en cas d'échec.
"Nous réaffirmons notre soutien aux appels lancés par le président Trump en faveur d'un accord de paix et nous demandons à la Russie de cesser (d'y) faire obstacle", ont martelé Emmanuel Macron, Keir Starmer, Donald Tusk et Friedrich Merz.
"Aux côtés des États-Unis, nous appelons la Russie à accepter un cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours afin de permettre la tenue de pourparlers en vue d'une paix juste et durable", ajoutent ces dirigeants qui doivent aussi rendre "hommage aux défenseurs de l'Ukraine tués et blessés lors de cette guerre menée par la Russie, sur la place Maïdan, où flottent des drapeaux en souvenir de ces victimes".
- Effet "miroir" -
Vendredi à Moscou, Vladimir Poutine a lui célébré le "courage" des soldats russes engagés dans le conflit depuis l'invasion du pays voisin qu'il a ordonné en février 2022. La guerre en Ukraine a fait des dizaines de milliers de morts et la Russie occupe actuellement 20% du territoire ukrainien.
Le Premier ministre slovaque Robert Fico a défié les injonctions de l'Union européenne en assistant au défilé moscovite -- "une honte", a taclé Donald Tusk.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, et son début de rapprochement spectaculaire avec le maître du Kremlin, les Ukrainiens et les Européens redoutent un accord qui se nouerait sans leur consentement.
Mais ils espèrent avoir réussi à accorder leurs violons avec le président américain, notamment depuis un tête-à-tête Trump-Zelenksy à Rome à l'occasion des funérailles du pape François le 26 avril.
Pour Emmanuel Macron, il s'agit de la deuxième visite en Ukraine depuis le début de la guerre après celle de juin 2022 -- à l'époque avec les dirigeants allemand et italien.
Il a plusieurs fois dit vouloir y retourner, tout en plaidant qu'un déplacement devrait être "utile".
"Il y a toute une série de symboles", explique son entourage à l'AFP pour justifier le choix de ce 10 mai.
"Que les dirigeants de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Pologne viennent en bloc quatre jours après l’élection du chancelier allemand, ça montre l'unité, la force, la réactivité de l'Europe", estime un proche du président français. "Et puis c'est en miroir avec les célébrations de Poutine."
F.M.Meza--ECdLR