

Ukraine: une nouvelle attaque russe fait dix morts à Kiev et dans sa région
Une nouvelle attaque aérienne russe d'ampleur a tué au moins dix civils à Kiev et dans sa région, dont une fille de onze ans, selon les autorités ukrainiennes, à l'heure où les négociations pour mettre un terme à la guerre sont dans l'impasse.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a dénoncé une "attaque totalement cynique" de l'armée russe, est au Royaume-Uni lundi et a été reçu par le roi Charles III avant de s'entretenir avec le Premier ministre Keir Starmer en vue d'"approfondir la coopération en matière de défense", selon son porte-parole.
M. Zelensky est également attendu au sommet de l'Otan qui s'ouvre mardi à La Haye, où est attendu le président américain Donald Trump, qui pousse pour une fin des hostilités entre Moscou et Kiev.
Les frappes russes ont commencé peu avant minuit dimanche et duré plus de quatre heures, d'abord avec des drones explosifs, puis des missiles balistiques et de croisière.
Des journalistes de l'AFP à Kiev ont entendu des vrombissements de drones en vol et des séries de détonations dans la capitale.
A Kiev, plusieurs quartiers ont été touchés et une section entière d'un immeuble résidentiel de plusieurs étages a notamment été détruite.
Natalia Marchavska, qui était chez elle quand son immeuble a été touché, a raconté avoir entendu un engin survoler le bâtiment, puis une "explosion" qui l'a projetée vers une porte.
"C'était l'horreur", se lamente-elle. "Les fenêtres ont volé en éclats. Dans la pièce, c'était tout noir avec de la fumée".
Au moins neuf personnes, dont une fillette de 11 ans, ont été tuées, a indiqué le parquet général de Kiev, précisant que les recherches étaient toujours en cours dans les décombres de l'immeuble. Une trentaine de personnes ont par ailleurs été blessées, selon les services de secours.
Au sud de la capitale, dans la ville de Bila Tserkva, une personne a été tuée et huit autres, dont deux secouristes, ont été blessées.
- "Coalition de meurtriers" -
La Russie a affirmé avoir visé des cibles militaires.
"Cette nuit, les forces armées de la Fédération de Russie ont lancé une frappe groupée (...) contre des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien dans la région de Kiev", a affirmé dans un communiqué le ministère russe de la Défense.
Au total, Moscou a tiré dans la nuit "352 drones dont 159 Shaheds", des drones explosifs de conception iranienne, "et 16 missiles" dont des projectiles balistiques produits par la Corée du Nord, a affirmé Volodymyr Zelensky.
"Une grande partie des drones et des missiles ont été abattus", a-t-il ajouté, qualifiant Moscou, Téhéran et Pyongyang de "coalition de meurtriers".
De nouvelles frappes russes, visant la région d'Odessa dans le sud de l'Ukraine, ont tué deux personnes lundi et blessé au moins une dizaine d'autres, selon les autorités locales.
Une école a été touchée, selon le chef d'Etat ukrainien: "Malheureusement, certaines personnes pourraient toujours être coincées sous les décombres."
Les villes ukrainiennes sont ciblées chaque nuit par des frappes russes, tandis que les pourparlers entre Kiev et Moscou en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse, malgré la pression de Washington.
Dans la capitale ukrainienne, au moins 28 personnes avaient été tuées lors d'une précédente frappe russe de grande ampleur en début de semaine dernière.
- "Ne pas rester en défense" -
L'armée ukrainienne attaque aussi régulièrement le territoire russe. Dans la région de Rostov (sud), une attaque de drones ukrainiens lundi a "provoqué un incendie (sur le site d'une) entreprise industrielle", a annoncé sur Telegram le gouverneur régional, Iouri Slioussar.
Samedi, le commandant en chef des armées ukrainiennes, Oleksandr Syrsky, avait assuré que Kiev allait intensifier ses frappes contre des cibles militaires en profondeur en Russie, trois semaines après une attaque spectaculaire contre des bases aériennes reculées dans ce pays.
"Nous ne nous contenterons pas de rester en défense. Parce que cela n'apporte rien et conduit finalement au fait que nous reculons, perdons des hommes et des territoires", a prévenu le général Syrsky.
L'armée russe, elle, a dit poursuivre son offensive contre la région ukrainienne de Soumy (nord-est), le président Vladimir Poutine affirmant, la semaine dernière, ne pas exclure la prise de la ville du même nom.
Mais Kiev assure avoir désormais stoppé son avancée dans cette zone.
Moscou occupe environ un cinquième de l'Ukraine et a déjà revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes, qu'elle ne contrôle pas entièrement, en plus de la péninsule de Crimée, annexée en 2014.
bur-lgo-ant-abo/bur/lpt
M.Ramos--ECdLR