

Trêve à Gaza: les pourparlers Israël-Hamas stagnent, mais Trump reste confiant
Des discussions indirectes difficiles entre Israël et le Hamas sur un cessez-le-feu sont entrées lundi dans leur deuxième semaine, le président américain Donald Trump exprimant l'espoir d'un accord proche sur une trêve à Gaza meurtrie par de nouveaux bombardements israéliens.
Selon la Défense civile locale, au moins 22 Palestiniens ont été tués dans le territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de 21 mois de guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Les belligérants s'accusent mutuellement d'enrayer ces négociations lancées le 6 juillet à Doha par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, sur la base d'une proposition prévoyant une trêve de 60 jours associée à une libération d'otages israéliens retenus par le Hamas.
"Les discussions se poursuivent à Doha et la délégation du Hamas s'y trouve" toujours, a déclaré à l'AFP un responsable palestinien proche des négociations. Les médiateurs "poursuivent leurs efforts pour qu'Israël présente une carte de retrait (de Gaza) révisée et acceptable", selon lui.
A l'hôpital Nasser, où plusieurs Palestiniens dont des enfants pleurent la mort de membres de leurs familles, Mohammed Al-Adlouni est affligé.
Ce garçon a survécu à la frappe qui a tué ses parents et trois frères dans leur tente. Il était allé chercher de l'eau au moment du bombardement, a raconté Belal Al-Adlouni, son oncle.
Des journalistes de l'AFP dans le sud d'Israël ont vu d'importantes colonnes de fumée dans le nord de la bande de Gaza limitrophe après des bombardements.
- "Nous espérons" -
Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, 10 Palestiniens ont été tués dans les frappes sur Gaza-ville (nord) et 12 à Khan Younès.
L'armée israélienne, interrogée par l'AFP, n'a pas commenté dans l'immédiat ces informations, mais a affirmé dans un communiqué avoir détruit "des infrastructures terroristes" utilisées à Gaza-ville par le Hamas et le Jihad islamique.
La branche armée du Jihad islamique, qui combat au côté du Hamas, a diffusé des images montrant selon elle ses combattants tirer des roquettes sur un centre de commandement israélien près de Choujaïya (nord).
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
"Sur Gaza, nous discutons et nous espérons que ce sera réglé la semaine prochaine", a dit M. Trump dimanche soir au sujet d'un accord de trêve, réitérant ses déclarations optimistes du 4 juillet.
- "Camp de concentration" -
L'attaque du 7 octobre 2023 a fait 1.219 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Au moins 58.026 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israélienne à Gaza, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.
L'armée israélienne s'est emparée de vastes secteurs de Gaza, en proie à un désastre humanitaire avec ses plus de deux millions d'habitants menacés de famine selon l'ONU.
Samedi, une source palestinienne a affirmé que le Hamas rejetait "totalement" un plan d'Israël prévoyant le maintien de ses forces "sur plus de 40% de la superficie de Gaza".
L'objectif d'Israël est "d'entasser des centaines de milliers de déplacés" dans le sud de Gaza, "en préparation d'un déplacement forcé de la population vers l'Egypte ou d'autres pays", selon elle.
En riposte, un responsable israélien a accusé le Hamas de "saboter les négociations".
Le 7 juillet, le ministre de la Défense Israël Katz a présenté un plan prévoyant l'établissement d'une zone fermée dans le sud de Gaza, en cas de trêve. Cette zone accueillerait dans un premier temps quelque 600.000 déplacés et à terme, l'ensemble de la population civile.
L'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a comparé cette éventuelle installation à un "camp de concentration".
A.Romero--ECdLR