

Avant une visite de Rubio, Netanyahu dit que l'élimination des dirigeants du Hamas mettrait fin à la guerre à Gaza
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé samedi que l'élimination des dirigeants du Hamas palestinien mettrait fin à la guerre à Gaza, avant une visite en Israël du secrétaire d’État américain Marco Rubio.
Cette visite est annoncée malgré le fait que le président américain Donald Trump se soit montré contrarié par l'attaque israélienne visant des responsables du mouvement islamiste palestinien au Qatar, allié des États-Unis.
Cette attaque sans précédent, menée mardi par Israël, visait des responsables du Hamas réunis dans un complexe résidentiel en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Cette attaque "ne va pas changer la nature de notre relation avec Israël, mais nous allons devoir en parler, (parler) de quel impact cela aura", a déclaré le secrétaire d’État américain à des journalistes avant de s'envoler vers Israël.
Selon le département d’État, Marco Rubio ira en Israël pour l'assurer du soutien des États-Unis, avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays d'un État palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU.
Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, Israël a décimé la direction du mouvement islamiste, jurant de le détruire et de le chasser du territoire palestinien où il avait pris le pouvoir en 2007.
- Netanyahu, un "obstacle" -
Mais pour le Forum des familles d'otages israéliens retenus à Gaza, c'est M. Netanyahu qui représente un "obstacle" à la fin de la guerre. "L'opération menée au Qatar a prouvé sans l'ombre d'un doute qu'il existe un obstacle au retour des otages et à la fin de la guerre: le Premier ministre Netanyahu. Chaque fois qu'un accord est sur le point d'être conclu, Netanyahu le sabote", selon un communiqué.
Dans la bande de Gaza affamée, assiégée et dévastée par près de deux ans de guerre, l'armée israélienne, qui dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du Hamas, a poursuivi son offensive, faisant selon la Défense civile locale au moins 32 morts.
L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté la ville de Gaza depuis l'intensification de ses bombardements.
Le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a fait état de seulement 68.000 personnes ayant réussi à évacuer la ville.
Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
Samedi, l'armée israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville de Gaza à les évacuer vers le sud.
"L'ouragan continue de frapper Gaza. La tour de la terreur Burj al-Nour a été détruite", a indiqué samedi le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, sur X, après la destruction de plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours.
- Le sud "pas sûr non plus" -
De nombreux acteurs humanitaires jugent qu'un nouveau déplacement de la population, du nord vers le sud du territoire, est impossible et dangereux.
Le directeur de l'hôpital al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a déclaré à l'AFP que les déplacements se poursuivaient à l'intérieur de la ville de Gaza, les habitants allant de l'est vers l'ouest. "Seul un petit nombre de personnes ont pu atteindre le sud", a-t-il dit.
Bakri Diab, qui a fui l'ouest de Gaza-ville vers le sud, affirme que les frappes israéliennes se poursuivent aussi dans cette zone. "Le sud n'est pas sûr non plus", a ajouté ce père de quatre enfants âgé de 35 ans.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 sont décédées, selon l'armée israélienne.
L'offensive israélienne de représailles a fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.
L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.
S.Sosa--ECdLR