

L'armée israélienne ordonne à la flottille pour Gaza de changer de cap
L'armée israélienne a sommé mercredi soir la flottille pour Gaza de changer de cap, des militants affirmant que plusieurs bateaux étaient encerclés par des navires de guerre israéliens.
Selon Paris, la flottille est "en cours d'arraisonnement" par Israël.
Lancée à partir de l'Espagne début septembre, la Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui se présente comme une "mission pacifique et non violente d'aide humanitaire", compte environ 45 bateaux avec des centaines de militants propalestiniens originaires de plus de 40 pays.
La flottille faisait route en mer Méditerranée au large de l'Egypte et s'approchait des côtes de la bande de Gaza, où Israël mène une offensive dévastatrice en représailles à une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
"La Marine israélienne a pris contact avec la flottille Hamas-Sumud et leur a demandé de changer de cap", écrit sur X le ministère israélien des Affaires étrangères.
"Israël a informé la flottille qu'elle approche d'une zone de combat active et qu'elle viole un blocus naval légal. Israël a réitéré l'offre de transférer toute aide de manière pacifique par des canaux sécurisés vers Gaza", a-t-il ajouté.
Les militants participant à cette opération ont dit être "encerclés par des navires de guerre israéliens" et que l'interception des principaux bateaux de la flottille était en cours, selon plusieurs communiqués et des déclarations sur Instagram.
"Les navires de guerre avancent pour intercepter la flottille, il ne reste plus que 81 milles nautiques vers Gaza", a indiqué la partie maghrébine de la Global Sumud Flotilla dans un communiqué. L'élue française Marie Mesmeur et la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan ont annoncé l'interception en cours de leurs bateaux.
- "Intimidation" -
La Global Sumud se trouve au coeur "de la zone à haut risque", où la marine israélienne avait intercepté deux voiliers d'aide humanitaire, le Madleen et le Handala en juin et juillet derniers.
Le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela, la militante suédoise Greta Thunberg, la députée européenne franco-palestiniennne Rima Hassan et l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau participent à cette action destinée "à briser le blocus de Gaza" et fournir "une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide".
Les organisateurs avaient affirmé qu'ils poursuivraient leur route vers Gaza, après avoir accusé Israël de "tactiques d'intimidation".
Mercredi à l'aube, "les forces navales de l'occupation israélienne ont lancé une opération d'intimidation" contre la flottille, selon un communiqué de Global Sumud. Un navire de guerre a fait des cercles "pendant plusieurs minutes" autour de l'un des principaux bateaux, Alma.
- "Miner une opération pacifique" -
Les communications ont été "désactivées à distance" et le capitaine a "dû effectuer une manoeuvre brusque pour éviter une collision". "Peu après, le même navire (israélien) a pris pour cible Sirius, répétant les mêmes manoeuvres de harcèlement avant de repartir", d'après la même source.
L'Italie et l'Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter la flottille après des "attaques par drones" dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l'ONU et l'Union européenne, similaires à deux attaques attribuées à Israël par la flottille quand elle était ancrée le 9 septembre près de Tunis.
Mais mercredi, le gouvernement espagnol a demandé à Global Sumud "de ne pas entrer dans les eaux désignées comme zone d'exclusion par Israël" et souligné que le navire espagnol ne franchirait pas cette limite.
La veille, la flottille avait dénoncé une décision de l'Italie de stopper, à la limite de la zone "critique" des 150 milles nautiques, la frégate chargée de les accompagner, afin "de dissuader et miner une mission humanitaire pacifique".
O.Olivares--ECdLR