

Gaza: début des négociations en Egypte pour mettre fin à la guerre
Des délégations du Hamas, d'Israël et des Etats-unis doivent entamer lundi en Egypte des négociations indirectes pour obtenir la libération des otages retenus à Gaza et mettre fin à près de deux ans de guerre dans le territoire palestinien.
Les négociateurs doivent se réunir dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, à la veille du deuxième anniversaire de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
Près d'une semaine après avoir présenté un plan de paix pour le territoire palestinien ravagé par l'offensive lancée par Israël en représailles, le président américain Donald Trump a mis la pression sur les négociateurs.
Il les appelés à avancer "très rapidement", faisant état de premières "discussions très positives (...) ce week-end avec le Hamas" en amont des discussions en Egypte, où il a dépêché de son émissaire Steve Witkoff et son gendre Jared Kushner.
Annoncé le 29 septembre, le plan américain à la base des négociations prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des 47 otages toujours détenus suite à l'attaque du 7-Octobre, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du mouvement islamiste.
M. Trump, qui a dit vouloir que la première phase - les libérations d'otages - soit achevée cette semaine, a prévenu le Hamas qu'il ne "tolérerait aucun retard" dans l'application de son plan.
L'organisation islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a fait savoir dimanche à l'AFP qu'elle était désireuse de mettre fin à la guerre et d'"entamer immédiatement le processus d'échange" d'otages et de prisonniers avec Israël.
- Poursuite des frappes -
Proche allié de M. Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé l'envoi lundi de ses négociateurs à Charm el-Cheikh, où le négociateur en chef du Hamas, Khalil Al-Hayya, est arrivé dimanche soir.
Les réunions prévues lundi seront les premières auxquelles participe M. Al-Hayya depuis qu'Israël l'a pris pour cible, ainsi que d'autres dirigeants du Hamas, lors de frappes sur Doha le mois dernier.
Cette reprise des pourparlers intervient après des mois d'efforts infructueux de médiation par les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar.
Le Hamas exige qu'Israël suspende toute opération militaire et de surveillance aérienne dans l'ensemble de la bande de Gaza et se retire de Gaza-ville. En parallèle, lui et ses alliés "mettront fin à leurs opérations militaires".
Malgré les appels de M. Trump à un arrêt "immédiat" des bombardements, l'armée israélienne a poursuivi ses frappes sur Gaza, faisant près de 60 morts samedi et 20 dimanche selon la Défense civile.
M. Netanyahu affirme soutenir le plan Trump, tout en précisant que son armée se maintiendra dans la majeure partie de la bande de Gaza, dont elle contrôle environ 75%.
Le président américain a assuré samedi qu'Israël avait accepté une première "ligne de retrait" à une distance de 1,5 à 3,5 km à l'intérieur du territoire palestinien.
- Désarmement du Hamas -
Dans sa réponse au plan Trump, le Hamas n'a pas mentionné la question de son désarmement, un point clé de la proposition, affirmant qu'il entendait participer à toute discussion sur l'avenir de Gaza et insistant sur la nécessité d'un "retrait total israélien".
Le plan exclut toutefois tout rôle du Hamas "dans la gouvernance de Gaza" et prévoit l'exil de ses combattants.
M. Netanyahu a une nouvelle fois juré samedi de désarmer le Hamas, soit dans le cadre du plan soit par ses propres moyens militaires.
En cas d'échec des négociations, "nous reprendrons le combat", a averti le chef d'état-major de l'armée israélienne Eyal Zamir.
L'attaque du 7-Octobre a tué côté israélien 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza, dont 25 sont mortes selon l'armée.
L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 67.139 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, fiables selon l'ONU.
L'ONU a déclaré l'état de famine dans une partie du territoire soumis à un strict blocus israélien et ses enquêteurs affirment qu'Israël commet un génocide dans le territoire palestinien. Des accusations rejetées par Israël.
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A.Guerrero--ECdLR