El Comercio De La República - Flottille pour Gaza: des militants expulsés d'Israël dénoncent de mauvais traitements

Lima -
Flottille pour Gaza: des militants expulsés d'Israël dénoncent de mauvais traitements
Flottille pour Gaza: des militants expulsés d'Israël dénoncent de mauvais traitements / Photo: Aris MESSINIS - AFP

Flottille pour Gaza: des militants expulsés d'Israël dénoncent de mauvais traitements

Plusieurs militants de la flottille pour Gaza, expulsés lundi par Israël, ont affirmé à leur arrivée à Athènes avoir été "battus" et traités "comme des animaux" après l'arraisonnement en mer de leur convoi par la marine israélienne.

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"Nous avons été traités comme des animaux. Nous avons été traités comme des terroristes", a affirmé à l'AFP Yasmin Acar, membre du comité de pilotage de la Global Sumud Flotilla partie début septembre de Barcelone, en Espagne.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a assuré de son côté que "tous les droits légaux" des militants, dont ceux de la Suédoise Greta Thunberg, avaient été "pleinement respectés" et dénoncé "des mensonges".

"Nous avons été physiquement agressés et privés de sommeil", a assuré Mme Acar, affirmant n'avoir reçu ni eau potable, ni nourriture "pendant les 48 premières heures" de sa détention.

Venue d'Allemagne, elle fait partie des 161 nouveaux militants de la flottille pour Gaza expulsés par Israël et qui ont atterri lundi après-midi à l'aéroport international d'Athènes.

Dix autres ont atterri à Bratislava, en Slovaquie.

Israël avait plus tôt dans la journée indiqué avoir expulsé 171 militants, dont l'activiste suédoise pour l'environnement.

A l'aéroport d'Athènes, Greta Thunberg et d'autres militants expulsés ont été accueillis avec un immense drapeau palestinien et des soutiens scandant "liberté pour la Palestine" et "Viva viva la flotilla!", a constaté un journaliste de l'AFP.

La flottille Global Sumud "a été la plus grande tentative pour briser par la mer le siège illégal et inhumain d'Israël", a lancé à son arrivée Greta Thunberg avec le poing levé et agitant un keffieh.

Elle a également évoqué "les mauvais traitements et les abus subis" durant leur emprisonnement mais sans entrer dans les détails.

- "Battue" -

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan a elle aussi affirmé à l'AFP avoir été "battue".

"J'ai été battue au moment de me mettre dans le fourgon par deux policiers" israéliens, a assuré l'élue de la France insoumise (LFI, gauche radicale).

"On a beaucoup de choses à dénoncer", a-t-elle martelé, vêtue, comme Greta Thunberg, d'un survêtement gris, en usage dans les prisons israéliennes.

"On a été parfois 13-15 par cellule (...) sur des matelas au sol" dans "la prison israélienne de haute sécurité (dans le désert) du Néguev", a-t-elle déclaré. "On a vraiment manqué de tout."

Un autre député français LFI, François Piquemal, a également dénoncé "les séquences d'humiliation" subies après leur arrestation.

"Nous avons vu ni avocat, ni docteur, ni le droit de sortie, ni douche", a-t-il souligné.

- Aide humanitaire -

Parmi les expulsés figurent des ressortissants de Grèce, d'Italie, de France, d'Irlande, de Suède, de Pologne, d'Allemagne, de Bulgarie, de Lituanie, d'Autriche, du Luxembourg, de Finlande, du Danemark, de Slovaquie, de Suisse, de Norvège, du Royaume-Uni, de Serbie et des Etats-Unis, selon le ministère israélien des Affaires étrangères.

La flottille Global Sumud avait pour objectif de rompre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza et de livrer de l'aide humanitaire au territoire palestinien.

La cinquantaine de bateaux qui la constituaient ont été arraisonnés au large de l’Égypte et de la bande de Gaza entre le 1er et le 3 octobre, de façon illégale selon les organisateurs et Amnesty international.

Israël affirme que les bateaux ont violé une zone interdite. Le ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé lundi soir sur X avoir découvert "à peine 2 tonnes (d'aide humanitaire) réparties sur 42 navires" ce qui "représente moins d'un dixième du contenu d'un seul camion d'aide humanitaire".

Selon la police israélienne, plus de 470 personnes à bord des bateaux de la flottille ont été arrêtées. Les expulsions ont commencé le 2 octobre.

Quelques 138 participants restent en détention en Israël, a indiqué à l'AFP le ministère israélien des Affaires étrangères.

Parmi eux, treize Brésiliens, dont trois ayant entamé une grève de la faim, a déclaré à l'AFP Lara Souza, porte-parole de la délégation brésilienne au sein de la flottille.

Le président brésilien Lula a appelé à leur libération et exigé lundi sur X que cette "situation absurde prenne fin dès que possible", déplorant qu'Israël a "violé le droit international" et "continue de commettre des violations en les maintenant en détention".

La guerre a été déclenchée à Gaza par Israël en représailles à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien il y a tout juste deux ans, le 7 octobre 2023.

R.Flores--ECdLR