

F1: en Italie, premier rendez-vous à domicile pour le jeune prodige Antonelli
A 18 ans, Andrea Kimi Antonelli qui succède à la légende Lewis Hamilton chez Mercedes va courir dimanche son premier Grand Prix en Formule 1 chez lui, en Italie, avec le rêve de décrocher devant "son" public un premier podium en F1.
Souvent foulé par les plus grandes vedettes, le paddock du Grand Prix d'Emilie-Romagne avait jeudi des airs inhabituels de cour de récréation. Et pour cause: Antonelli a invité une vingtaine de ses camarades de classe à un voyage un peu spécial - d'aucuns parleront "du meilleur voyage scolaire de tous les temps".
Si le jeune Italien ne peut désormais plus venir à eux depuis qu'il a passé l'ultime cap dans sa fulgurante ascension vers l'élite du sport auto, alors ce sont eux qui, des étoiles plein les yeux, sont venus à lui.
Dans quelques semaines, l'enfant du pays tentera de décrocher sa "maturità", l'équivalent du baccalauréat français.
"Je ne peux pas aller à l'école, mais j'essaie d'étudier autant que possible, surtout quand j'ai du temps libre", a expliqué le natif de Bologne, située à quelques dizaines de kilomètres du tracé Enzo et Dino Ferrari d'Imola.
"Ce n'est pas facile, car cela demande de l'énergie et des efforts, surtout à l'approche d'un week-end aussi important", a aussi reconnu le pilote aux traits encore juvéniles.
- "Nous sommes très superstitieux" -
Couvé par la filière jeunes de Mercedes depuis 2019, Antonelli compte déjà plusieurs titres à son actif - dont celui de champion d'Italie de Formule 4 en 2022, de champion du Moyen-Orient de Formule Régionale en 2023, ou encore de champion d'Europe en titre de Formule Régionale – des performances qui lui ont permis d'être directement propulsé en Formule 2 en 2024, l'antichambre de la F1.
Considéré comme l'un des pilotes les plus prometteurs de sa génération, l'Italien occupe pour l'instant la 6e place au championnat des pilotes, derrière mais pas loin de son expérimenté coéquipier George Russell, 4e.
Preuve de son talent, il est devenu début mai à Miami le plus jeune pilote de l'histoire à décrocher une pole position en F1 - même si les puristes noteront qu'il "ne s'agissait que" de la pole pour la course sprint, et non pour un Grand Prix.
La performance reste remarquable, d'autant plus qu'il n'avait jusque-là jamais piloté sur le tracé dessiné autour du Hard Rock Stadium.
Rêve-t-il désormais d'un premier podium en F1 à la maison ? "Dans ma famille, nous sommes très superstitieux, a rétorqué l'intéressé, on ne parle pas vraiment de ce genre de choses".
"Il arrive tout de même parfois que l'on se dise que ça serait formidable un podium, en particulier à domicile", a-t-il tout de même reconnu quelques instants plus tard, lui qui compte pour l'instant une 4e place comme meilleur classement.
- "Encore beaucoup à apprendre" -
Antonelli deviendra dimanche le premier Italien à courir devant son public depuis Antonio Giovinazzi en 2021.
Et s'il venait à remporter la course, il succèderait alors à Giancarlo Fisichella, dernier vainqueur italien de Grand Prix, avec Renault en mars 2006... cinq mois avant sa naissance.
A la victoire, le jeune homme refuse pour l'instant d'y croire : "je ne me sens pas en mesure d'y parvenir, car j'ai encore beaucoup à apprendre", reconnaît-il humblement.
Sur les terres de Ferrari, les maillots et casquettes Mercedes font une timide percée mais ils sont encore très loin de rivaliser avec ceux de la légendaire écurie au cheval cabré.
"Ferrari est tellement populaire ici, ça serait un peu ambitieux de voir davantage de nos couleurs", tempère le Bolonais.
Antonelli peut toutefois se consoler avec les mots de Lewis Hamilton qui, avant de quitter Mercedes pour la Scuderia, lui a laissé un message dans son motorhome - message que le jeune pilote a découvert cette semaine pour le retour de la F1 en Europe.
S'il n'a pas souhaité dévoiler le contenu, l'Italien a salué "le côté humain" de son illustre aîné. "Cela m'a rempli le coeur de recevoir un message pareil de la part d'une telle figure" qui, à 40 ans, disputera dimanche son premier GP en rouge devant une horde attendue de tifosi.
M.Chávez--ECdLR