

Mondial des clubs: le milieu de terrain du PSG étend son empire
Vitinha, Joao Neves, Fabian Ruiz: la triade magique du PSG a bien démarré son entreprise de domination de l'entrejeu au Mondial des clubs aux Etats-Unis, après avoir terrorisé l'Europe.
L'Atlético Madrid a invoqué la chaleur, et il faisait en effet près de 40 degrés au soleil, dimanche à midi heure de Los Angeles, lorsque les coéquipiers d'Antoine Griezmann ont été concassés par le PSG (4-0).
Mais c'est avant tout la plaque tournante incarnée par les trois joueurs du milieu qui a créé un gouffre entre les deux équipes. Vitinha l'a d'ailleurs glissé malicieusement: "Je pense que ça peut être un peu plus dur pour l'Atlético parce qu'ils n'ont pas le ballon et c'est plus difficile de courir derrière le ballon" dans la chaleur.
Le PSG avait en effet la possession près de 75% du temps. Certes bien aidés par la stratégie de repli dans leur camp des Madrilènes, Vitinha, Fabian Ruiz et Joao Neves ont orchestré la partie par leur qualité technique (95% de passes réussies ou davantage pour chacun) et leur vision de jeu, et ont pressé pour récupérer la balle si nécessaire. Ruiz et Vitinha ont aussi marqué.
Un ensemble de qualités qui a permis à ce trio de dominer le milieu dans quasi tous ses matches de la saison, y compris au plus haut niveau européen, de Liverpool à Arsenal en passant par l'Inter Milan, écrasé 5-0 en finale de Ligue des champions.
- Tempo -
En novembre, avant le déclic contre Manchester City en janvier (4-2), leur entraîneur Luis Enrique expliquait: "Il y a beaucoup de qualités au milieu de terrain, c'est très difficile d'être titulaire indiscutable au milieu au PSG". Et de fait, ces trois-là sont indéboulonnables, loin devant Warren Zaïre-Emery, Senny Mayulu ou encore Lee Kang-in.
"C'est encore plus vrai au milieu qu'en attaque et défense. Les milieux sont ceux qui sont capables de me permettre de développer mon idée de jeu", basée sur la possession et le pressing à la perte, a confié Luis Enrique. L'Espagnol a demandé à ses milieux d'exercer un contrôle absolu, mais aussi de marquer plus que la saison dernière.
Quand il est arrivé à l'été 2023, Luis Enrique a bâti son entrejeu d'abord à partir de Vitinha. Le petit milieu portugais (1,72m), plutôt habitué à jouer relayeur, a été replacé au poste de milieu reculé, qu'il interprète moins comme un milieu défensif (la défense n'est pas sa première qualité) que comme le chef d'orchestre, qui distille à droite et à gauche, au tempo lent ou rapide, selon ce qu'exige la situation.
Ses capacités à conserver le ballon sous pression lui permettent d'effectuer des percées ou de gagner du temps. Sa qualité de passe vers les attaquants était moins évidente au départ que celle d'un Marco Verratti, mais elle s'est améliorée, à l'image de sa fabuleuse passe vers Désiré Doué le 31 mai à Munich, qui a conduit à l'ouverture du score contre l'Inter. "Vitinha est l'un des meilleurs joueurs du monde à son poste, sans aucun doute, je ne vois pas deux joueurs meilleurs que lui à son poste", l'a salué Luis Enrique.
- Tranquillité -
L'arrivée de Joao Neves, l'été dernier, a été essentielle pour permettre à Vitinha de rayonner. En effet, son compatriote et cadet (20 ans) est un infatigable ratisseur de ballons, en plus de sa qualité technique. "C'est un monstre", dit de lui son capitaine Marquinhos. Neves joue le rôle de couteau suisse au milieu, et la complémentarité entre les deux hommes saute aux yeux.
Mais le changement le plus spectaculaire, par rapport à la saison précédente, provient peut-être de Fabian Ruiz. L'Espagnol avait pourtant du mal à s'imposer depuis son arrivée de Naples, il y a trois ans. Mais un Euro de rêve remporté avec la sélection espagnole en 2024 lui a redonné confiance, et il évolue désormais, à 29 ans, à très haut niveau.
Lui aussi promène un bagage technique et une tranquillité qui lui permettent de faire progresser le ballon sans encombre. Sa qualité de frappe s'est aussi mesurée à son but très important contre Arsenal au Parc des Princes (2-1) et à un autre but contre l'Atlético.
Luis Enrique a résumé: les trois "apportent chacun quelque chose de différent et permettent qu'on attaque et qu'on défende ensemble".
R.Flores--ECdLR